Lorsqu’on
évoque l’installation des Français au
Canada au début du XVIIe
siècle,
immanquablement les noms de Québec et de Champlain
surgissent de nos souvenirs.
A
un degré moindre ceux de Du Gua et
de Pont-Gravé...
Curieusement,
notre mémoire collective est
frappée d’amnésie
lorsqu’il s’agit
de Poutrincourt... oublié... inconnu...
Et
pourtant Jean de Poutrincourt, seigneur picard du Vimeu, fonda et
développa en
1606 avec la bénédiction
d’Henri IV la première colonie permanente de la Nouvelle-France
: Port-Royal en Acadie.
C’est
lui le premier qui fixa définitivement des
Français en
Amérique septentrionale.
Lui qui introduisit un mode de
colonisation basé sur l’exploitation de
la terre et non
celle des Indiens : il fit lever, de l’autre
côté de
l’Atlantique,
les premières
digues pour isoler des «bas-champs »
et les mettre en culture; lui qui fit construire
le premier moulin
à eau du Canada. C’est pour lui que fut
réalisée en
novembre 1606 la première
manifestation culturelle de l’Amérique du Nord :
« le Théâtre
de Neptune». C’est lui qui fit
baptiser en 1610 les premiers Indiens de la Nouvelle-France.
Il
découvrit, explora et fit cartographier par Champlain toute
la côte
Est de l’Amérique du Nord depuis la baie
Française (actuelle baie de Fundy) jusqu’au
Sud du cap
Blanc (actuel cap Cod) à une trentaine de lieues de
Manhattan.
Pourquoi
un tel oubli ? Son passé de capitaine ligueur ? Ses
démêlés avec les Jésuites
et la
rivalité entre ses actionnaires catholiques et
réformés ? La voracité coloniale
des Anglais ? Sa
mort étrange à Méry-sur-Seine ? Tout
cela a
peut-être contribué
à mettre au «placard de
l’Histoire» ce personnage « atypique
», dérangeant
pour la « pensée unique »
!
Il
est grand temps, à l’instar d’Adrien
Huguet en 1932,
de le faire sortir de l’oubli pour
lui redonner toute la place
qu’il mérite au Panthéon des fondateurs
du Canada français,
à côté d’un Cartier,
d’un Champlain, d’un Du Gua ou d’un
Pont-Gravé.
C’est
la vie de cet intrépide Picard que Jean-Claude Collard
retrace
en s’appuyant sur
les faits authentiques rapportés dans
les écrits de trois contemporains de Jean de
Poutrincourt :
Champlain, Lescarbot et le père jésuite Biard qui
l’ont suivi dans toutes ses aventures.
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BIENCOURT
Les
aventures d'un Picard pionnier en Nouvelle-France
Jean-Claude Collard
15 x 21 cm - 226 pages
-
Nombreuses Illustrations - ISBN
978.2.35637.044.0 - 21
€ 19.95 €
Abandonnée
pendant les guerres de religion de la seconde moitié du
XVIesiècle, la
conquête par la France de l’Amérique
septentrionale connut un regain de
gloire sous le règne d’Henri IV.
En quelques années une
Nouvelle-France se développa à partir de deux
solides points d’ancrage
qui fixèrent définitivement la
présence française. L’un en Acadie,
avec
la création en 1606 du premier établissement
français pérenne
d’Amérique : Port-Royal. L’autre, au
Canada, en 1608 sur les rives du
Saint-Laurent : Québec.
Dans notre mémoire collective, Québec
reste l’œuvre incontestée de Samuel de
Champlain mais on se souvient
peu de Port-Royal et encore moins de ses fondateurs : Jean de
Poutrincourt et son fils Charles de Biencourt.
Ces Picards d’origine prirent le risque d’engager
leurs biens et leur vie dans une entreprise incertaine.
Comme
Sully avait convaincu le roi de ne pas participer
financièrement à ces
expéditions lointaines, Henri IV se limita à
encourager ces aventuriers
en leur octroyant, par lettres patentes, des titres honorifiques et des
privilèges souvent aléatoires…
En contrepartie le souverain exigea
d’eux d’emmener des missionnaires
jésuites pour assurer la conversion
des peuplades indiennes à la religion catholique.
Nos intrépides
découvreurs projetaient d’installer
au-delà une riche colonie agricole
organisée sur le modèle féodal et dont
ils seraient les seigneurs.
Chaque
voyage outre-atlantique coûtait cher : la seule fortune
personnelle des
Biencourt-Poutrincourt n’aurait pas suffi pour
réaliser leur rêve.
Aussi durent-ils se transformer en hommes d’affaires en
s’associant à
des marchands dans des compagnies commerciales dont les profits
proviendraient du trafic des peaux de castor et de la pêche
à la morue.
Quant aux candidats à l’exil désireux
de se fixer en Acadie, ils ne
furent guère nombreux dans les débuts et il
fallut aux Picards beaucoup
d’abnégation et de
persévérance pour réussir à
construire leur colonie.
Dans un premier essai* Jean-Claude Collard s’est
attaché à suivre
les aventures de Jean de Poutrincourt ; dans ce second ouvrage, il nous
invite à partager la courte mais passionnante vie de Charles
de
Biencourt dont la bravoure ne fait pas mentir le vieil adage latin :
«
Qualis pater, talis filius ».
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ROBERVAL
Petit roi du Vimeu - Premier vice-roi du Canada
Jean-Claude Collard
Format 14.5 x 21 cm - ISBN
978.2.35637.001.3
184 pages documents N/B, cartes, photos,
illustrations - Essai - 20 €
19
€
Roberval…
dans notre mémoire ce nom reste associé
à la
célèbre balance à deux plateaux et au
physicien du
XVIIe siècle qui l’inventa
: Gilles Personne.
À
son nom il ajouta le lieu de sa naissance : Roberval, près
de Senlis.
Pourtant,
un siècle
plus tôt, un autre Roberval se signalait avec
Jacques Cartier
dans la première tentative de fondation
d’une colonie française au Canada,
sur les rives du Saint-Laurent : c’était
au début
des années 1540 pendant le
règne du roi chevalier
François Ier. Ce
Roberval-là se nommait Jean-François
de la Rocque et il
était le seigneur du château de Roberval et des
terres
alentour.
Jean-François
de la
Rocque de Roberval, malgré son adhésion
à la
Réforme, fut le protégé de
François Ier, qui le surnommait
à l’occasion : « le petit roi de Vimeu
».
Le
roi de France,
profitant de quelques trêves dans son incessante lutte contre
le
puissant Charles Quint, se décida à
prendre sa part dans
la conquête du Nouveau Monde.
Officiellement
il
s’agissait de convertir les peuplades indiennes au
christianisme.
Plus prosaïquement, François Ier
espérait trouver,
tout comme les Espagnols,
un « el dorado » dont les richesses
abonderaient les
caisses royales vidées par les guerres.
La découverte
d’un passage plus septentrional vers la Chine
était un autre objectif de
cette entreprise.
Une
puissante
expédition fut organisée dès 1540.
C’est
à Jean-François de la Rocque de Roberval
qu’en fut
confié le commandement, avec le titre de vice-roi
du Canada. Cartier, qui pourtant s’était
illustré
quelques années plus tôt dans la
découverte du
golfe du Saint-Laurent et du Canada, ne fut nommé
que
second dans cette aventure. Le Malouin en ressentit une
profonde
injustice. Les deux hommes ne s’accordèrent pas
et l’implantation de la colonie à
Franciroy,
sur les rives du Saint-Laurent, échoua en 1543.
Soixante-cinq
ans plus tard, à quelques lieues de là, Champlain
fondait
avec succès Québec.
C’est l’histoire
de ce petit roi du Vimeu, le premier vice-roi du Canada que Jean-Claude
Collard développe dans cet essai, en
s’appuyant sur de
nombreux textes et documents de l’époque.